Un coca
Coca-Cola place ses intérêts bien au-dessus du bien-être des hommes et de l’environnement ?
On peut le dire sans guère se tromper : depuis plusieurs décennies Coca-Cola (de même que Pepsi, etc.) organise l’assèchement de plusieurs pays, pillant leurs ressources en eau avec la complicité de la plupart des gouvernements de ces pays, pour un seul objectif, vendre toujours plus de boissons gazeuses.
Coca-Cola, la marque qui veut « rafraîchir le monde » a besoin de beaucoup d’eau, d’énormément d’eau. Pour fabriquer 1 litre de boisson, l’entreprise utilise en moyenne 2,5 litres d’eau45. En France, Coca Cola, selon ses propres chiffres, utilise « seulement » 1,46 litre d’eau pour produire 1 litre de boisson (1,54 litre en 2013). L’entreprise a également réduit le poids des emballages : 1 PET d’1,5 litre pèse aujourd’hui 40 grammes, contre 43 il y a quelques années.
Ça, c’est le devant de la vitrine. Dans l’arrière-boutique, derrière les slogans publicitaires rassurants et déculpabilisants se cachent une vraie guerre pour le contrôle de l’eau et des individus dont la seule utilité sera d’acheter le produit. C’est ce pillage organisé et systématique de l’eau qui permet d’imposer Coca-Cola (et autres, comme Pepsi) aux populations qui deviennent rapidement dépendantes. Comme le Coca-Cola (et autres, comme Pepsi) est souvent moins cher que l’eau potable devenue rare, les populations n’ont d’autre choix que d’acheter le produit.
L’esclavage est en route, le pillage est déjà là, (le diabète et l’obésité arrivent).
Ce que Coca-Cola ne dit pas sur le E150d
C’est le nom du colorant chimique qu’utilise Coca-Cola pour donner cette couleur caramel caractéristique à son breuvage.
Cancérigène ?
Dans l’État de Californie, une association de consommateurs bien organisés, Le Centre pour la science dans l’intérêt du public, démontre sur la base d’une étude scientifique qu’une substance cancérigène se forme lorsque l’ammoniac et/ou les sulfites sont utilisés avec le 4-MEI (la couleur brune du Coca). Le rapport sous-entend aussi la possibilité que cela pourrait provoquer des leucémies46.
Du coup, l’État de Californie a obligé Coca-Cola à abaisser son taux de E150d à 29 mg par canette, sauf (et çà, c’est pas bête) à indiquer sur l’emballage que ce colorant peut provoquer le cancer. Coca-Cola s’est exécuté aussitôt.
En France, ben non, voyons !
Donc logiquement, s’il y a danger pour les consommateurs californiens, le même danger devrait exister pour les consommateurs français ? Eh bien non ! Comme nos législateurs regardent ailleurs, en France chaque bouteille de Coca-Cola contient 79 mg d’E150d par cannette47.
Coca-Cola s’adapte à la législation des pays. L’important, apparemment (mais je peux me tromper), c’est de vendre et non d’offrir un produit moins nocif pour la santé humaine.
Et c’est bien connu, le consommateur français est beaucoup plus résistant que le consommateur américain.
Ailleurs dans le monde Coca-Cola sévit aussi :
Mexique l’hécatombe du Coca-Cola
C’est en 1994 grâce à la signature du traité de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique (l’ALENA48), que le trust Coca-Cola s’implante de façon massive au Mexique.
Un peu plus de vingt ans après, ce pays, qui compte 119 millions d’habitants, dénombre 12 millions de personnes qui n’ont pas d’accès à l’eau potable. Par contre, le Mexique est le plus gros consommateur de Coca-Cola au monde : 105,9 litres par an49 et par habitant (chiffre 2014). À titre comparatif la France en consomme 22,7 litres par an et par habitant (chiffre 2014).
Coca-Cola fait du social au Mexique (si, si)
Comme le Mexique est un pays pauvre, le salaire moyen y étant de 400 euros par mois, beaucoup de Mexicains ne survivent qu’avec quelques euros par mois. Coca-Cola est à l’écoute de ses consommateurs. Il a trouvé le moyen de continuer à toucher toutes les populations avec son produit. Il fabrique des minibouteilles ou des petites canettes qu’il peut ainsi vendre pour quelques pesos. Une bonne manière pour que les jeunes et les pauvres continuent à acheter et que, par la même occasion, ils deviennent addicts à la boisson sucrée.
Un président mexicain totalement made in Coca-Cola
Le rêve de toutes les firmes, Coca-Cola l’a fait ! Le président du Mexique, de décembre 2000 à novembre 2006, Vincente Fox, était un cadre de Coca-Cola depuis 1964, puis président de Coca-Cola pour l’Amérique latine.
C’est vous dire que la firme n’a pas eu trop de mouron à se faire durant son mandat.
Et s’il n’y avait qu’au Mexique que coca sévit :
Inde50, un quart du pays n’a plus d’eau, merci qui ?
En 2014 déjà, un ministre indien déclarait qu’un quart du pays était en voie de désertification par manque d’eau. En 2015, Coca-Cola possédait déjà 58 usines en Inde et avait déclaré investir dans le pays plus de 5 milliards de dollars d’ici à 2020. Mais ces usines sont très gourmandes en eau, au détriment souvent des agriculteurs locaux qui n’ont plus assez d’eau pour leurs champs ou simplement pour boire, l’eau étant polluée par les rejets des usines.
Plusieurs fois, des autorités locales, des associations de femmes courageuses, ont réussi momentanément à faire fermer des usines sur le territoire à Varanasi (Bénarès), dans l’État de l’Uttar Pradesh en 201451. En 2016, deux usines produisant du Coca et du Pepsi ont dû fermer temporairement52, elles consommaient quasiment toute l’eau de la région.
Philippe Pascot.
Pilleurs de vie.
Max Milot Edition, 2018.