Extraits philosophiques

La terre est une merveille

La Terre est une merveille
Quand vous contemplez la planète Terre, vous voyez qu’elle est dotée de nombreuses vertus. La première est la stabilité. La Terre demeure inébranlable face à tous les défis auxquels elle est confrontée, et continue de faire preuve de persévérance, d’équanimité et de patience devant les nombreux désastres provoqués par l’homme.
La deuxième vertu est la créativité. La Terre est une source inépuisable de créativité. Elle a donné naissance à tant de belles espèces, y compris l’espèce humaine. Bien qu’il existe des musiciens et des compositeurs talentueux, la musique la plus merveilleuse d’entre toutes est celle composée par la Terre elle-même. Il y a parmi nous d’excellents peintres et artistes. Mais la Terre a créé les paysages les plus ravissants. Si nous regardons en profondeur, nous pouvons découvrir une multitude de merveilles sur Terre. Même le meilleur scientifique ne peut recréer le beau pétale d’une fleur de cerisier ou la délicatesse d’une orchidée.
La troisième vertu est la non-discrimination. La Terre ne juge pas. Nous autres les humains avons blessé la Terre maintes et maintes fois par nos actes ; pourtant, elle ne nous punit pas. Elle nous donne la vie, et nous accueille à nouveau en son sein quand nous mourons.
En regardant en profondeur et en ressentant cette connexion à la Terre, vous commencerez aussi à ressentir de l’admiration, de l’amour et du respect. Quand vous vous rendrez compte que la Terre est tellement plus que « l’environnement », vous aurez le désir de la protéger autant que vous-même. Il n’y aura plus de différence entre elle et vous. Dans une telle communion, vous ne vous sentirez plus aliéné.
Notre mère, qui vit et qui respire
Dans son livre The Lives of a Cell (« Le Bal des cellules »), Lewis Thomas décrit notre planète comme un organisme vivant. Après réflexion, il arrive à la conclusion que la planète tout entière est comme une gigantesque cellule vivante dont toutes les parties sont liées les unes aux autres, en symbiose. Il décrit la prouesse miraculeuse de l’atmosphère, qui représente la plus grosse membrane du monde. Lewis Thomas trouve incroyablement stupéfiant que la Terre soit vivante. Il est frappé par la beauté et l’exubérance phénoménales de la Terre par rapport aux autres planètes et à la Lune, stériles et couvertes de cratères. Il compare la Terre à un être organisé et autonome, une « créature vivante, pleine d’informations et merveilleusement douée pour se servir du Soleil ».
Nous aussi pouvons voir que la Terre est un être vivant et non un objet inanimé. Elle n’est pas une matière inerte. Nous l’appelons souvent la Terre Mère. Considérer la Terre comme notre mère nous aide à comprendre sa nature véritable. Si la Terre n’est pas une personne, elle est effectivement une mère qui a donné naissance à des millions d’espèces différentes, dont l’espèce humaine.
Notre Terre Mère nous a donné la vie et nous procure toutes les conditions nécessaires à notre survie. Au fil du temps, elle a mis en place un environnement à partir duquel nous pouvons nous manifester, et dans lequel nous pouvons nous épanouir. Elle a créé une atmosphère protectrice, avec un air que nous pouvons respirer, de la nourriture en abondance que nous pouvons manger, et une eau pure que nous pouvons boire. Elle est constamment en train de nous nourrir et de nous protéger. Nous pouvons voir qu’elle est notre mère, ainsi que la mère de tous les êtres.
Nous sommes un enfant de la Terre, une mère très généreuse qui nous accueille et nous donne tout ce dont nous avons besoin. Et le jour où nous cesserons d’exister sous cette forme, nous retournerons à la Terre, à notre mère, pour y être transformés afin de nous manifester à nouveau, à l’avenir, sous une forme différente.
Mais ne croyez pas que la Terre Mère est extérieure à vous. En regardant profondément, vous pouvez la trouver en vous, exactement comme votre mère génétique, qui vous a donné naissance. Elle est dans chacune de vos cellules.

Nous sommes la terre.
Midal, Fabrice & Thich Nhat Hahn
Robert Laffont, 2021.

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