Autour du bonheur
Gustave Thibault dénonçait un certain climat psychologique qui, en faisant du bonheur individuel une exigence absolue, non seulement nous laissent désarmer face à la moindre souffrance, mais qui nous pousse encore à nous complaire dans le malheur, à l’exagérer, à le prolonger en infirmité physique.
Le bonheur, n’en faisons pas une exigence, un dû, une nécessité vitale. Accueillons-le comme une récompense, comme une grâce ou une faveur.
Surtout, n’attendons pas que toutes les conditions soient réunies pour nous décider à être heureux ! Eugène Fromentin fit un jour cette remarque : « j’avais besoin d’être heureux : là est le secret de beaucoup d’aveuglement ».
De fait, le bonheur, tout comme l’amour, ne délivre aucun de ses parfums sublimes lorsqu’il est perçu comme un besoin.
Il n’exhale son inoubliable fragrance que lorsqu’il est perçu comme un désir.
François Garagnon.